Publié le : 28 septembre 20203 mins de lecture

Une décharge de classe III sur 15 ha de bonnes terres agricoles ? Riverains et agriculteurs ne veulent pas en entendre parler !
Le secret était bien gardé. Et c’est par hasard qu’Hubert Roumier, producteur de lait à Kersaint Plabennec, a eu vent du projet. « En venant surveiller mes génisses, j’ai vu deux géomètres dans la parcelle voisine ». Ils procèdent à des relevés topographiques pour un projet de décharge déjà bien avancé. « Les compromis de vente ont été signés par deux agriculteurs qui ont cessé leur activité, pour une décharge habilitée à recevoir des déchets inertes de classe III sur une quinzaine d’ha de bonnes terres agricoles ».
Si personne n’en a rien su, c’est parce que le projet ne nécessite pas d’enquête publique : les terres ne changent pas de destination. « Eurovia va acheter les parcelles, enlever la terre noire, empiler les déchets sur 10  m de hauteur. Puis remettre la terre végétale et revendre les parcelles, pour un retour à la production agricole », énumère Michèle Madec, secrétaire de l’association de riverains « Saint Elven et nous ».

Plan de l’article

Près d’une zone humide

Un projet que les riverains ont bien du mal à comprendre. « La rivière de Guipavas, qui sert de réserve pour Brest, prend sa source dans une parcelle humide, juste à côté de celle prévue pour la décharge. Et nous sommes situés en continuité de la piste de l’aéroport, ce qui nous impose des contraintes au niveau du bâti, pour offrir une belle image aux touristes qui arrivent en Bretagne par les airs ». Des contraintes qui ne s’imposeraient pas à une décharge à ciel ouvert ?
D’autant plus qu’il existe d’autres solutions ! « Le plan de gestion des déchets prévoit d’abord le recyclage. Puis le comblement des carrières désaffectées avant l’ouverture de nouvelles décharges ». Et, de Ploudalmézeau à Plouvien en passant par Saint Thonan ou Plourin, il n’en manque pas, aux alentours de Brest !
Tant que le dossier n’est pas déposé en préfecture, difficile d’obtenir des informations. « Avec les voies d’accès, une vingtaine d’ha sont réservés. Mais il ne serait pas si difficile d’arriver à 50 », craint Hubert Roumier. Dans le quartier, la résistance s’organise. « Nous ne laisserons pas faire un tel projet », prévient Pascal Crenn, pour la FDSEA du Finistère. Une réunion d’information est prévue avec la chambre d’agriculture.