Publié le : 28 septembre 20204 mins de lecture

Né à Lanfains et élevé au lait ribot, Jean-François Le Liard a su combiner les deux en créant la marque Le Craulois. Son lait ribot fermier a d’ailleurs obtenu la médaille d’argent dans la catégorie des laits fermentés à flore vivante lors du concours général agricole. Une passion pour les produits simples et bons avec des prédispositions familiales. Portrait.

L’agriculture, ça ne s’improvise pas. Jean-François a sa propre méthode : acheter une vache et apprendre le métier d’agriculteur sur le tas. Avec comme bagage une formation en transformation laitière et de l’expérience auprès de grands groupes industriels, il a démarré son entreprise de zéro. Actuellement, il dirige avec son associé une exploitation qui produit 750 000 L de lait/ an dont 400 000 L sont transformés sur place en lait ribot, yaourts, faisselles, fromages blancs, cailles et commercialisés sous la marque Le Craulois.

Un exemple à Lanfains

Le premier directeur de L’Armoricaine laitière, la coopérative laitière de Lanfains créée en1950, n’était autre que Eugène LeLiard, le père de Jean-François. L’entreprise a été la première a industrialiser le processus de fabrication du lait ribot. Une idée venue de la tradition bretonne, Jean-François se souvient « chaque vendredi,quand j’étais petit, on mangeait des galettes avec un bol de lait ribot chaud ». Et d’ajouter « Je suis né dans une baratte, je n’avais pas le choix. Je devais suivre cette voie qui est vraiment passionnante ». Il a donc monté sa propre entreprise à deux pas de celle que dirigeait son père. Et pour s’inscrire dans la même lignée, son fils Jordan s’occupe de la commercialisation des produits Le Craulois depuis trois ans.

Le projet de la Craulée

En 1985, Jean-François reprend seize hectares et un vieux poulailler désaffecté au lieu dit de la Craulée. Puis pour se faire la main, l’agriculteur novice achète une vache et se remémore : « elle s’appelait Ukraine, je me souviens encore de son nom des années après. » Et d’une vache, il est passé à dix sept vaches. Le poulailler a été transformée en stabulation dans un premier temps puis il s’est associé avec un agriculteur du coin en 1990 et un second situé à 7 km en 2000. Dès le départ, la transformation se faisait directement sur l’exploitation.Jean-François précise « qu’à cette époque, c’était rare. Même si finalement, nous n’avons fait que reproduire à plus grande échelle ce qui était fait autrefois ».

Le concept de la marque

Le slogan de Le Craulois parle de lui même : « la petite marque, 100% fermier » et Jean-François y tient. Il fait d’ailleurs partie d’un groupement régional qui vise à définir plus précisément l’appellation des produits fermiers. A ce jour,la seule condition pour l’obtenir est de produire et transformer la matière première sur le même site. Le lanfinois explique que chez Le Craulois, « nous essayons de faire des produits normaux sans artifice. On reprend simplement les vraies recettes. » L’entreprise emploie quatre salariés, un à la production, deux à la transformation et un commercial mais Jean-François ne se considère pas comme un manager et ne cherche, en aucun cas,à s’agrandir davantage. Il indique que  » l’objectif est de gagner notre vie avec nos produits. Rien de plus ». Mais le dirigeant concède qu’il est de plus en difficile de faire face aux exigences réglementaires qui tendent vers une standardisation globale de l’offre. Une tendance qui va à l’encontre de la philosophie de ce petit atelier breton de transformation.