Publié le : 28 septembre 20204 mins de lecture

Membres du bureau et responsables locaux sont allés à la rencontre des huit parlementaires présents sur le département. « C’est un échange de connaissances », explique Jean Quéré, président de la section. Et d’ajouter : « il est évident qu’ils ne peuvent pas connaître toutes les subtilités des textes. Notre objectif : les informer afin qu’ils puissent voter les amendements qui bénéficient aux retraités agricoles. ». Des propos corroborés par Irène Gesny, membre du bureau qui complète : « c’est maintenant que nous devons agir. Quand la réforme sera votée il sera trop tard ». Cette action a été reprise dans la plupart des départements Français afin de peser dans le vote de l’assemblée nationale.

Une demande d’équité

Si les revendications du syndicat sont claires : des retraites agricoles équivalentes à 85 % du smic pour atteindre le niveau des ouvriers (le minimum accordé par l’état); la demande d’aujourd’hui est plus restreinte. « Nous réclamons à François Hollande, président de la République, de respecter ses promesses de campagne », avertit Jean Quéré. En l’occurrence, le candidat élu promettait une réévaluation des retraites à 75 %du smic. Le projet de loi prévoit une mise en œuvre progressive visant l’atteinte des 75% en 2017. En outre, d’autres engagements sont attendus tels l’attribution de retraite complémentaire obligatoire (RCO) aux conjoints et aides familiaux. Le gain moyen de cette opération serait de 30 € pour les 557 000 personnes concernées. Cette mesure devrait s’accompagner de la suppression de la condition de 17,5 ans d’affiliation au régime agricole pour bénéficier de la RCO. « Cette application touche particulièrement les femmes », rapporte Irène Gesny. Et de préciser : « l’affiliation n’étant obligatoire que depuis 1980, beaucoup de femmes d’exploitants n’atteignent pas cette limite or elles ont bien effectué le travail ». D’autres équilibres sont espérés comme le dispositif de droits combiné à la RCO. « Quand un conjoint décède à quelques mois de la retraite, ses droits doivent être reversés au conjoint survivant sans que soit appliqué un seuil de ressource », estime le président de la section. Enfin, la FDSEA a obtenu, dans la loi de finances 2013, et suite à ses revendications, la prise en compte des périodes de longues maladies ou d’infirmité grave, afin que les futurs retraités ne perdent pas de mensualités (coût de la mesure : 1,6 millions d’€).

Un financement flou

L’écart entre les promesses et les prévisions se fait essentiellement sur le financement des mesures. « Après avoir promis que la solidarité nationale et la diminution du nombre de retraités agricoles (102 000 retraités de moins sur les 18 derniers mois) allaient prendre en charge le financement de la réforme, cette solution est dorénavant exclue par le gouvernement », reproche Jean Quéré. « En effet, ce sont les actifs agricoles qui devraient subir cette hausse des coûts par de nouvelles taxations sur le capital de près de 0,6 % ». Si le gouvernement va au bout de son projet, ce sont près de deux points de revenus agricoles qui seraient affectés aux retraités. Une nouvelle formule que le président de section « ne cautionne pas ». Par ailleurs, il affirme « qu’il faut maintenir la pression. Nous avons pris tellement de retard sur le dossier des retraites que nous n’obtiendrons pas tout en même temps. Cependant, c’est important syndicalement de demander chaque année un peu plus ».

Retraités : à vos tracteurs !

A noter la victoire des retraités agricoles dans le dossier de la conduite de tracteurs. En effet, jusqu’ici les retraités agricoles n’avait pas la possibilité de conduire un tracteur qui n’était pas enregistré auprès d’une exploitation en activité. La loi a été modifiée se félicite le syndicat. Par ailleurs, les employés municipaux profitent également de cette dérogation.