Pour sa première "Journée de l’élevage", le 9 octobre, le marché au cadran de Ploërmel, du groupe coopératif Cécab, a rassemblé 500 visiteurs. Pour prétexte à ce moment convivial, la vente aux enchères de 300 animaux. La bonne tenue des cours se confirme. "Lot 4 448. C’est un mâle de race 34/34. Ça pèse 248 kg et c’est joli. On part à 700 euros... 720, 740, 760 Ä ! Et c’est vendu au n° 4 !". Derrière la grande vitre qui surplombe le corral, Yvan le Gouvello, crieur, enchaîne, une à une, présentation et vente des lots. Un grand écran reprend ces chiffres. Plus bas, dans la mini arène, les animaux font leur entrée, un à un, depuis la base de réception et d’expédition où 8 bouviers s’activent. En haut, éleveurs et visiteurs observent. "Ça fait du 1 000 euros le broutard", se réjouit l’un d’eux, venu de Remungol. Des prix relativement élevés et une bonne tenue des cours appréciée (lire encadré). Derrière leurs pupitres, répartis en arc de cercle sur les gradins, drapés de blouses noires, les acheteurs, éleveurs ou négociants à bestiaux, ne laissent rien paraître de leurs enchères qu’ils activent depuis un bouton à l’abri des regards. A rythme soutenu, 190 animaux en "maigre", des bovins d’élevage vendus à 90 % par leurs éleveurs, vont défiler durant l’après-midi. Ils seront suivis par 110 bêtes à viande, dont un taureau limousin qui atteindra 2 000 euros, la plus belle vente. Il faudra 4 heures pour passer ces lots d’animaux vendus au plus offrant avec paiement au comptant. Un système que la Cécab tenait à présenter lors de cette première "Journée de l’élevage" en associant aux éleveurs, le reste de la filière, dans un mini salon avec, à la clé, 14 producteurs récompensés.

Loi de l'offre et de la demande

Le marché au cadran de Ploërmel, filiale de la branche viande bovine de la Cécab, est l’un des trois marchés bretons avec le MOL, Marché organisé de Lamballe, et celui dévolu aux seuls veaux de 8 jours, de Guingamp, du groupe Triskalia. Ce marché hebdomadaire morbihannais propose le lundi, une vente de veaux de 8 jours, le mardi, des bovins viande à laquelle s’ajoute toutes les 3 semaines, celle d’animaux d’élevage. Un service de ramassage est proposé. Le marché a permis la transaction de 11 000 bovins en 2011, soit 1 400 bovins d’élevage, 4 000 bovins viande et 6 100 veaux de 8 jours. C’est 10 % de plus qu’en 2010, "en lien avec une décapitalisation du cheptel", estime Angélina Elin, en charge de la viande bovine à la Cécab. Plus de bovins d’élevage et moins de bovins viande : telle est l’évolution du marché au cadran. Et même si les cours sont élevés, "ils ne couvrent pas l’augmentation des coûts de production", reconnaît la jeune femme.