12 000 pondeuses dans deux nouveaux bâtiments aux normes « bien être 2012 », le domaine des Prières à Billiers vient de se doter de ce nouvel atelier avicole avec conditionnement. Il a été inauguré vendredi dernier. Dans ce centre hospitalier postcure, l’agriculture permet aux stagiaires de reprendre pied avec la réalité.

« Elles ne seront plus dans des cages, c’est sûr qu’elles vont être bien mieux les poules, maintenant ». Deux jeunes stagiaires commentent en aparté les perchoirs des deux bâtiments flambants neufs. Invités comme beaucoup à l’inauguration, ils sont venus en voisins depuis le secteur restauration-hôtellerie, une des quatre activités qui, avec la mécanique automobile, le maraîchage et l’agriculture, sont pratiquées pour reconstruire des personnalités abimées par les troubles mentaux. 145 personnes sont accueillies tous les ans au domaine des Prières pour une durée maximum de deux ans. C’est l’ un des deux seuls établissements de ce type en France avec celui de Grenoble. Qu’ils souffrent de schizophrénie, de psychoses ou de troubles bipolaires, ces stagiaires y reprennent pied avec la réalité. Ils sont jeunes (âge moyen 26 ans), leurs aptitudes intellectuelles, souvent très développées (35 % de bacheliers), leurs jouent de mauvais tours. « Ici, l’activité pratique, les ancre dans une réalité dont la maladie les a éloignés », note Serge Sourdril, responsable du secteur agricole. Et plus encore l’agriculture. « Car l’animal impose ses besoins vitaux, ses rythmes. Il faut le nourrir, prendre soin de lui régulièrement », résume le moniteur. Rien de tel que l’aviculture alors pour recoller à la réalité. « Elle permet d’accueillir les gens en début de parcours. L’environnement est clos, les tâches sont répétitives permettent de déconnecter l’intellect mais techniques. Alors les stagiaires reprennent confiance et s’inscrivent vite dans un environnement technique professionnel », apprécie Serge Sourdril. Car l’objectif est bien la réinsertion avec compétences techniques dans un contexte gratifiant.

Des poules « bien dans leur tête » , bien dans leur être.

« Naturellement, la poule cherche à s’isoler pour pondre, alors elles ont des nichoirs dissimulés. Elles passent 2/3 de leur temps sur les caillebotis, 1/3 dans les gisoirs », pointe Rolland Burban au cours de l’une des visites, vendredi dernier à Billiers. « C’est pour qu’elles soient bien dans leur tête ? », interroge un stagiaire. « C’est ça », acquiesce l’aviculteur qui a rejoint l’équipe de moniteurs du domaines des Prières. Avec Frédérique Guillas, ils gèrent stagiaires et bâtiments pondeuses et savent « prendre le temps ». Dans ce centre hôspitalier, pas de blouse blanche. L’habit de rigueur sera la charlotte et la côte pour répondre aux normes d’hygiène. Tout est fait pour concilier les impératifs techniques, et bien entendu sanitaires, avec la prise en charge des stagiaires. Sas imposants, larges couloirs équipés de chaine d’alimentation, long tapis d’acheminement des œufs avec fenêtres pour observer l’activité au sein du bâtiment d’élevage en ventilation statique avec larges translucides pour le confort de travail. 580 000 euros d’investissements ont été consentis. « Six personnes doivent pourvoir travailler en même temps dans chaque bâtiment de 850 M2 scindé en deux parties distinctes », relève Serge Sourdril. 6000 poules en deux bandes y prendront place les jours prochains. « Nous devons toujours avoir des œufs pour fournir notre magasin de vente directe au centre mais aussi le marché, le Super U et quelques commerces de Muzillac. C’est aussi cela l’ancrage avec la réalité. Il ne doit pas y avoir rupture d’approvisionnement ». 11500 œufs devraient y être triés et conditionnés chaque jour. Un contrat passé avec Nutréa sur 15 ans garantit une marge brute minimum de 5 euros par poule pour les œufs non distribués en vente directe où 6,8 euros sont alors dégagés par animal. « L’activité doit être rentable, autofinancée, car les stagiaires doivent pouvoir évoluer dans un contexte technique qu’il trouveront à l’extérieur, là où ils pourront trouver un emploi ». Notamment à l’Esat de St Marcel, où de nombreux stagiaires y font carrière.

Serge Sourdril : « En aviculture, l’environnement est clos, c’est rassurant, les animaux petits. Les tâches sont répétitives. Elles permettent de déconnecter l’intellect mais elles sont techniques. Alors les stagiaires reprennent confiance et s’inscrivent vite dans un environnement technique professionnel. C’est gratifiant ».

Le président de la FDSEA s’est rendu au Salon international de l’agriculture le jour du «spécial Limousin» pour soutenir les éleveurs corréziens, mais pas seulement…

Une année de labeur pour un moment de bonheur !

Des comices au concours général de Paris, c’est par passion que les éleveurs de limousines présentent aux 650 000 visiteurs du salon la fine fleur de la race. Le jour du concours, il y a la compétition, le classement, de la tension… mais au-delà du challenge où concurrence et rivalité sont à leur apogée. Il convient de saluer le travail des sélectionneurs qui promotionnent la limousine aux yeux du monde entier. Ces éleveurs qui, tous les jours, non sans compromis, travaillent à l’amélioration de la race, entraînent dans leurs sillons l’ensemble des éleveurs soucieux d’améliorer la compétitivité de leurs troupeaux et de ce fait la rentabilité de leurs exploitations.

La jeune garde de sélectionneurs corréziens n’a pas démérité, bien au contraire, certains se rapprochant même de la plus haute marche du podium. À voir les visages enjoués de chacun lors de la remise des prix, il est sûr qu’ils sont prêts à repartir pour une année de labeur pour revivre ce moment de bonheur.

A Paris, de stand en stand pour l’intérêt de tous

Outre le concours limousin, tout au long de la journée le président de la FDSEA Tony Cornelissen a profité de sa venue au salon pour poursuivre les actions quotidiennes qu’il mène avec son équipe en Corrèze. Dès le matin sur le stand de la FNSEA, le président s’est entretenu avec ses homologues des différents départements pour faire le point sur l’opération paille et en particulier sur la partie transport. Sur ce dernier point, la Corrèze n’est pas le seul département, et loin de là, à ne pas avoir « finalisé » cette action.

Profitant de la présence de nombreux politiques, ce fut l’occasion de remettre sur le tapis l’évolution du dossier Pac, et de leur poser la question de savoir comment il était possible de rendre les exploitations rapidement autonomes sans pouvoir labourer et remettre en cause le ratio de 5 % de retournement des PP.

Tout en attendant la délégation régionale, Tony Cornelissen a fait une halte sur le stand très dynamique des JA, animé en partie ce jour-là par des corréziens. En collaboration avec la FRSEA Limousin, lors du déjeuner en compagnie de Claude Trémouille, vice-président de la Région, il a été question d’approfondir la politique à venir de la région en terme de soutien à l’agriculture et de faire part des projets du syndicat pour les douze prochains mois.

Enfin, cette journée marathon digne d’une journée de salon «Chiraquienne» s’est achevée avec la rencontre d’industriels et de l’interprofession viande, inquiets de voir la demande française baisser.

Que ce soit en Corrèze ou à Paris, la détermination du président de la FDSEA reste la même, c’est en exerçant un soutien constant aux agriculteurs du département, en faisant preuve de persévérance dans le dialogue avec les institutions qu’il arrive à faire passer des messages efficaces pour l’avenir de la profession.

Veaux, vaches, cochons, couvée… : une fois encore, le festival de l’élevage de Cornouaille a vu les choses en grand ! Les 17 et 18 mars prochains, au parc des expositions de Quimper, ne ratez pas le concours inter-régional en race limousine ou le concours national d’alpagas. Entre autres !

Après le concours régional Prim’Holstein, l’an passé, place cette fois à l’inter-régional en race limousine. – © Chantal Pape

350 bovins, 100 chevaux, ânes ou mulets, un millier de volailles et lapins, 50 chiens… : le week end prochain, la plus grande ferme du Finistère élira domicile au parc des expositions de Penvillers, pour le plus grand plaisir des quelque 20 000 visiteurs qui s’y pressent tous les ans.

La 35ième édition s’annonce, une fois encore, riche en événements, avec des concours départementaux en Prim’Holstein, Pie rouge, Normande, Blonde d’Aquitaine et Brune des Alpes, un concours inter-régional en Limousine, et même un concours national en alpagas, avec 70 animaux présents ! Mais aussi des concours modèle et allure en cheval breton, un concours national d’agility pour les chiens, un concours départemental en cidre et jus de pomme amateur…

Défilé d’attelages en ville

Les chiens seront aussi de la fête, avec des démonstrations de contention d’oies par des chiens de troupeau ou d’obéissance, avec des chiens de la gendarmerie, et la présence de chiens guides d’aveugles. Les « valeurs sûres » du festival seront fidèles au rendez-vous : défilé d’attelages en ville le samedi matin puis promenades en calèche ou en attelage de chiens de traîneau, exposition artistique, cette année sur le thème de la fourche, visite des enfants et des résidents des maisons de retraite de Quimper et des environs dès le vendredi après-midi…

L’AEI et les vaches kiwi

Thème d’année de la chambre d’agriculture, l’AEI, l’agriculture écologiquement intensive sera également présente à Quimper. A proximité, les élèves du Nivot échangeront avec le public sur les systèmes herbagers, avec une expo de vaches kiwi, et sur le célibat en agriculture.

Invitée d’honneur au Pavillon, l’association Ialys « Bretagne terre de goûts » proposera la découverte du patrimoine gastronomique de la Bretagne, l’histoire des produits alimentaires et leur apprendra à concilier alimentation, environnement, éthique et santé, afin de devenir « consom’acteur ». Un programme une fois encore riche et divers, capable de séduire petits et grands, pour passer un bon moment, en famille, à Penvillers.

Une décharge de classe III sur 15 ha de bonnes terres agricoles ? Riverains et agriculteurs ne veulent pas en entendre parler !
Le secret était bien gardé. Et c’est par hasard qu’Hubert Roumier, producteur de lait à Kersaint Plabennec, a eu vent du projet. « En venant surveiller mes génisses, j’ai vu deux géomètres dans la parcelle voisine ». Ils procèdent à des relevés topographiques pour un projet de décharge déjà bien avancé. « Les compromis de vente ont été signés par deux agriculteurs qui ont cessé leur activité, pour une décharge habilitée à recevoir des déchets inertes de classe III sur une quinzaine d’ha de bonnes terres agricoles ».
Si personne n’en a rien su, c’est parce que le projet ne nécessite pas d’enquête publique : les terres ne changent pas de destination. « Eurovia va acheter les parcelles, enlever la terre noire, empiler les déchets sur 10  m de hauteur. Puis remettre la terre végétale et revendre les parcelles, pour un retour à la production agricole », énumère Michèle Madec, secrétaire de l’association de riverains « Saint Elven et nous ».

Près d’une zone humide

Un projet que les riverains ont bien du mal à comprendre. « La rivière de Guipavas, qui sert de réserve pour Brest, prend sa source dans une parcelle humide, juste à côté de celle prévue pour la décharge. Et nous sommes situés en continuité de la piste de l’aéroport, ce qui nous impose des contraintes au niveau du bâti, pour offrir une belle image aux touristes qui arrivent en Bretagne par les airs ». Des contraintes qui ne s’imposeraient pas à une décharge à ciel ouvert ?
D’autant plus qu’il existe d’autres solutions ! « Le plan de gestion des déchets prévoit d’abord le recyclage. Puis le comblement des carrières désaffectées avant l’ouverture de nouvelles décharges ». Et, de Ploudalmézeau à Plouvien en passant par Saint Thonan ou Plourin, il n’en manque pas, aux alentours de Brest !
Tant que le dossier n’est pas déposé en préfecture, difficile d’obtenir des informations. « Avec les voies d’accès, une vingtaine d’ha sont réservés. Mais il ne serait pas si difficile d’arriver à 50 », craint Hubert Roumier. Dans le quartier, la résistance s’organise. « Nous ne laisserons pas faire un tel projet », prévient Pascal Crenn, pour la FDSEA du Finistère. Une réunion d’information est prévue avec la chambre d’agriculture.

La collecte de lait bio s’est envolée pour atteindre les 330 millions de litres fin 2011 grâce à une importante vague de conversions dont l’effet sera complètement visible dans deux ans. Les acteurs de la filière doivent désormais veiller à adapter leur rythme de développement au marché pour éviter la surproduction.

Entre les acteurs de la filière, réunis à Rennes à l’occasion d’un colloque organisé par les chambres d’agriculture de Bretagne, les points de vue sur le rythme de développement de l’offre convergent. « Si aujourd’hui nous sommes encore dans une situation de déficit, les courbes entre l’offre et la demande sont en train de se rejoindre pour tendre à l’équilibre de marché vers 2013 », souligne Laurent Forray du Cniel(1), qui peut d’ores et déjà d’après les conversions en cours, évaluer la collecte de lait bio à 457 millions de litres en juin 2013. La production française aura donc doublé en cinq ans, d’abord en réponse à une très forte demande du marché qui était encore loin d’être satisfaite en 2008, et sans doute encouragée par la baisse du prix du lait payé en conventionnel en 2009.
Dans le même temps, « les éleveurs ont amélioré leur technicité, constate Françoise Roger, de la chambre d’agriculture de Bretagne. La production a augmenté en moyenne de 15 000 litres par UTH en dix ans, avec une amélioration de la qualité des fourrages et deux fois moins de concentrés. La taille des exploitations est passée de 60 à 80 ha ».

Lever le pied

Pour l’interprofession, il y a « nécessité d’adapter le rythme des conversions à la capacité du marché », autrement dit de lever le pied. Mais pas de scenario de surproduction pour l’instant. Le rythme des conversions est en train de se tasser en cette fin 2011. « Il y a moins de réserves sur le terrain puisque la majorité des systèmes proches du bio sont déjà passés en conversion », selon Laurent Forray.
Très implanté à l’Ouest, Biolait a aussi constaté un ralentissement des conversions. La collecte de ce groupement de 63 millions de litres en 2011, doit passer à 97 millions l’an prochain.  « L’entreprise a préparé les marchés, dès 2009, en vendant plus qu’elle ne collectait par l’import de lait anglais », souligne Christophe Baron, président de Biolait et éleveur dans le Morbihan. Elle a aussi développé un important portefeuille de 50 clients transformateurs de tailles très diverses.

Le juste prix à l’éleveur

Biolait est attaché à « la notion de juste prix rémunéré à l’éleveur » avec lequel il contractualise pour 3 à 5 ans sur un prix payé dont la particularité depuis 2007 est de coïncider au coût de production moyen. L’objectif, selon Christophe Baron, est de « donner un avenir aux producteurs et d’éviter les déconversions comme au Royaume-Uni ». D’autres entreprises ont choisi de connecter le prix à celui du conventionnel avec une prime supplémentaire pour le bio. « Si l’on veut jouer la pérennité, il nous faut tenir un écart fort avec le conventionnel, tout en tenant compte de ce qui se passe à l’étranger pour pouvoir être compétitif sur le plan industriel et exporter nos produits », indique Gérard Maréchal, de Lactalis. En moyenne, le prix payé au producteur est actuellement d’un peu plus de 400 €/1 000 litres.

Les GMS gagnent des parts de marché

Les GMS, qui gagnent aujourd’hui le plus de parts de marché, jouent sur les prix avec l’arrivée de nouveaux acteurs. La bouteille de lait bio est un produit d’appel pour ces enseignes. Certaines n’hésitent pas à pratiquer une politique commerciale agressive et des prix bas, quitte à menacer la pérennité de la filière des produits laitiers bio, à commencer par les industriels dont les prix de vente sont déjà en baisse.
La diversité des circuits de distribution est un atout dont dispose la France à l’instar de l’Allemagne, car outre-Rhin, remarque Elisabeth Mercier, de l’Agence bio, « les magasins spécialisés se sont distingués en temps de crise ». Il n’empêche que l’attitude de la grande distribution reste cruciale dans le développement des produits bio. « Des déréférencements ont fait chuter le marché de 13% au Royaume-Uni en 2011. Cette baisse était une exception européenne ». En France, Lactalis, principal collecteur de lait bio avec 90 millions de litres en 2011, a payé durement en parts de marché son conflit avec Leclerc. Mais pour contrecarrer les marques distributeurs, l’industriel va fortement s’investir dans la communication télé et mettre en avant sa marque Lactel bio, première marque nationale avec 44% de parts de marché (contre 50% pour l’ensemble des MDD).
Par ailleurs, les industriels continuent d’optimiser leurs coûts logistiques. Biolait dit « rationnaliser les coûts de collecte ». Lactalis axe « son développement dans les bassins privilégiés de l’Ouest, du Nord et de l’Est de la France ».

Un marché toujours en hausse

La bonne nouvelle pour la filière laitière bio, c’est que le marché continue d’être à la hausse en France, comme dans la majorité des pays d’Europe. L’Allemagne fait notamment « l’objet de toutes les attentions », souligne Elisabeth Mercier. Bien que parmi les principaux collecteurs d’Europe, ce pays ne parvient pas à satisfaire la demande intérieure.  Selon Jacques Ménétrier, chargé du bio chez Eurial, « la hausse des prix en Allemagne donne aux industriels français plus de compétitivité sur le marché européen ». Pour preuve, les premiers mouvements d’exportation de produits français vers l’étranger. Mais pour l’interprofession, la préoccupation principale de la filière reste encore de satisfaire la demande intérieure puis de trouver l’équilibre.

Le lait bio en France, c’est

– 1,2% de la collecte en 2010.
– 10% de la consommation de produits laitiers.
– Le produit bio le plus consommé avec 15% de parts de marché.
– Un volume collecté en hausse, soit en millions de litres : 275 en 2010, 330 en 2011, et 457 prévus en 2013.
– Collecté à 21% en Bretagne sur 430 fermes laitières dont près de la moitié se trouvent en Ille-et-Vilaine.

Le marché bio, tous produits alimentaires confondus

– A plus que doublé les dix dernières années en Europe.
– La France est devenue le 2ème marché bio, avec plus de 10% de croissance en 2011, derrière l’Allemagne.
– Sa valeur en France est passée d’1 milliard en 2000 à 3,5 milliards d’euros en 2010 (restauration collective comprise), et sera de 4 milliards fin 2011.
– Il est constitué d’une diversité des circuits de distribution en France : 47% de parts de marché en GMS, 36% en magasins spécialisés, 12% en direct.

Il tient dans la poche, comble le vide laissé par des logiciels inexistants et permet d’enregistrer tous les critères nécessaires à l’éleveur allaitant. C ‘est le carnet d’élevage que met à disposition Bretagne Bovins Croissance. Un outil papier qui prend en compte des caractères dits secondaires mais déterminants.

Un voyage au Québec des éleveurs de Salers d’Auvergne leur a permis de s’en inspirer. « Tous les élevages Nord Américains en utilisent. Mais en prenant en compte des caractères secondaires comme la vigueur du veau à la naissance, coté mère, son l’instinct maternel, ses qualités maternelles, le cornage ou la docilité », énumère Pierrick Message de Bretagne Bovins Croissance. Auvergne Bovins Croissance s’en est alors inspiré, suivi par la Bretagne pour réaliser ce carnet de poche. Car s’ils sont secondaires, ces critères sont appelés à prendre de plus en plus d’importance au regard de la sélection génomique. Alors si l’idée est bien d’aller vers l’outil informatique pour renseigner toutes ces informations d ‘ élevage, « le carnet papier est encore très efficace car pour le moment, le manque de logiciel d’enregistrement et le manque d’habitude du smartphone rendent ce carnet très utile », apprécie le technicien. Dans ce carnet de bord, les éleveurs de races à viande pourront donc, en un coup d’oeil, retrouver les reproducteurs de chaque animal du cheptel, les informations sur les génisses de renouvellement, toutes les données des vêlages et 150 naissances possibles et ainsi que les observations y compris , au sevrage. Ce, sans oublier les notes sur la mise au parc et les interventions individuelles ou collectives. Une vraie bible, déjà envoyée à 340 éleveurs adhérents. Elle est mise gracieusement à disposition de tout éleveur qui en fera la demande à l’adresse ci dessous.

Les agriculteurs adhérents de la Cuma de Saint Sauveur des Landes ont construit un hangar multifonctionnel à usage agricole, mais aussi producteur d’énergie. C’est le seul investissement Cuma de ce type en Bretagne.

L’inauguration de ce hangar, le 14 octobre dernier, est l’aboutissement d’un projet qui permet à la Cuma d’envisager l’avenir plus sereinement. Ce fut aussi l’occasion pour René Loyzance, président de la Cuma, de remercier les partenaires techniques et financiers.

Créée en 1985 à la suite d’une entreprise agricole, la Cuma de Saint Sauveur a développé son activité et regroupe aujourd’hui une trentaine d’exploitations. Installé à proximité du centre de la commune, le hangar ne répondait plus depuis plusieurs années aux exigences liées à l’évolution du parc matériel et à la législation du travail. Le conseil d’administration s’engage alors dans la recherche d’un terrain pour effectuer un transfert du site.

La commune, partenaire depuis le début, propose un terrain aménageable. La Cuma engage une réflexion sur la construction du nouvel hangar et réalise une approche des coûts. Le contexte agricole de ces dernières années n’est pas favorable à la réalisation d’un tel investissement et les marges financières de la Cuma sont limitées, aussi, toutes les solutions sont envisagées.

Lors de l’assemblée générale de 2009, l’idée est soulevée de construire un bâtiment avec des panneaux photovoltaïques. A cette période, le prix de vente de l’électricité est encore élevé et la rentabilité paraît évidente. L’assemblée valide le projet d’étude, le bureau de la Cuma prend des contacts et réalise une approche économique.
Dans le même temps, l’inter Cuma de St Etienne en Coglès et l’association Bocag’air réfléchissent à l’investissement dans un site de stockage pour les plaquettes bois issues du bocage. Une rencontre entre les responsables finalise l’accord pour un investissement en commun.
Il faudra près de 2 années de travail pour voir le hangar sortir de terre.

900 000 euros d’investissement

L’investissement approche les 900 000 €, dont environ 600 000 € pour les panneaux photovoltaïques. Une Sasu (Société anonyme simplifiée unipersonnelle) est constituée pour la vente de l’électricité dans laquelle seule la Cuma est actionnaire. La production envisagée est de 147 Kwc pour une surface de 1030 m2, soit un chiffre d’affaires annuel de 85 000 €.
Le bâtiment a une surface totale de 1500 m2 dont 400 m2 pour le stockage des plaquettes, une partie atelier fermée et le reste pour le stockage du matériel.

Finie l ‘ancestrale brouille entre la France et l’Angleterre. Depuis 2008, 10 partenaires bretons et anglais* échangent sur la prise en compte d’une richesse partagée: l’eau. Après St Malo en 2010, c’est à Ploermel (56) que le séminaire Water a réuni techniciens et professionnels au chevet des zones humides.

Une ligne droite sans méandre. Le ruisseau du Camet, affluent de l’Yvel sur Loyat (56), ressemble à beaucoup de ces têtes de bassins du Nord-Est du département du Morbihan. Les travaux connexes aux remembrements ont remanié de nombreux fonds de vallées dans les années 70. En supprimant les méandres et obstacles naturels sur ces cours d’eau, « on a cherché à augmenter la vitesse d’écoulement de l’eau qui n’a plus le temps d’être filtrée, les nappes peinent à se recharger. Et coté piscicole, c’est le grand vide », souligne Jean Claude Le Clainche de la fédération de pêche du Morbihan, partenaire avec la chambre d’agriculture du projet Water. Les participants au séminaire, qui ont choisi de se rendre sur ce site expérimental, l’un des trois en Bretagne, l’ont constaté, vendredi dernier. Pour localiser l’ancien cours d’eau, les indices de terrain font grise mine. Seuls le cadastre Napoléonien ou une vue aérienne de 1952 ont permis de le retrouver.

Réhabiliter le cours d’eau

La caractérisation du nouveau cours a été faite, «elle va permettre de proposer aux propriétaires une nouvelle configuration de leur parcelle», note Jean Claude Le Clainche. De son coté, la chambre consulaire a évalué l’impact économique qu’aurait une évolution des pratiques agricoles sur ces parcelles, en intégrant des mesures compensatoires, pour les présenter aux exploitants concernés. «La réhabilitation de ce fond de vallée va s’accompagner d’une réflexion importante sur le foncier, avec la profession agricole, pour reconstruire quelque chose de fonctionnel», estime Jean Claude Le Clainche.. Car bien souvent, les limites parcellaires ne permettent pas toujours l’adéquation entre les zones fonctionnelles des cours d’eau, zones humides et besoins de l’exploitation. D’où l’importance de sensibiliser et d’impliquer les acteurs très en amont des projets pour en permettre une meilleure appropriation. D’où l’importance également d’outils financiers suffisants « pour que les efforts de agriculteurs soient introduites dans le verdissement de la PAC avec des mesures financières compensatoires pour l’entretien des zones humides », ont insisté les participants.

Ce sont 10 partenaires bretons (Finistère, Morbihan, Ille et Vilaine) et anglais (Devon, Cornouaille et Iles Scilly).*Ils sont de toutes origines rassemblant les chambres d’agriculture, les fédérations de pêche, celles de chasse, les collectivités territoriales, des associations environnementales qui, autour de problèmes communs qu’ils ont identifié sur les zones humides, ont décidé que coopérer pour progresser en :

-mettant en commun des outils qui permettent d’inventorier les zones humides et d’identifier leur fonctionnalité,

-produisant des références sur le rapport coûts/bénéfices de la restauration et de l’entretien de ces zones humides

-diffuser largement le travail réaliser.

Mieux connaître les sols, pour mieux les protéger et gérer les territoires. C’est tout l’enjeu du travail mené depuis 5 ans, en partenariat (voir encadré) pour répertorier l’ensemble des sols bretons, leurs propriétés et l’évolution de leur qualité. Une base de données, également cartographique dont les applications s’ouvrent.

carte des réserves utiles en eau – ©agrocampus

« 65 % de la superficie de la Bretagne est constituée par des sols agricoles », prévient d’emblée Pierre Daniel, président de la commission agronomie de la Crab. C’est dire si l’enjeu de leur connaissance est important sur ce domaine d’application où beaucoup reste encore à faire. Et c’est dire si le lieu de restitution de ce travail, de titan, à Kerguehennec, station de recherche appliquée en agronomie des chambres d’agriculture de Bretagne, dans le Morbihan, est aussi symbolique. Car « la diminution des surfaces disponibles s’accélère dangereusement », pointe l’élu, mentionnant les 4,4 % de SAU perdu en seulement 10 ans dans le Morbihan, premier des départements bretons à voir sa carte des sols éditée (voir Terra du 11 novembre dernier). A l objectif de meilleure connaissance, se double de celui de préservation d’une ressource non renouvelable.

Un jeu de 13 Grandes familles

384 types de sols ont pu être identifiés se regroupant au travers de 13 grandes familles. Le plus fréquent répond au doux nom de UTS n°51. « Ce sont des sols brunifiés qui couvrent en Bretagne, comme en Morbihan, 50 % de la superficie », précise Blandine Lemercier, responsable du programme à Agrocampus Ouest. Ces sols bruns, peu à moyennement profonds, et bien drainés, se développent sur des schistes tendres. Un réseau de 109 points de suivi de la qualité des sols a été mis en place. Il a été complété par des inventaires de biodiversité, de manière à caractériser la vie biologique de ces sols et leurs évolutions. Tous ces éléments constituent une base de données exceptionnelle, consultable à terme par tous et permettant de nombreuses applications « concernant principalement le domaine agricole, mais aussi, et de façon de plus en plus importante, la protection des eaux et des sols » poursuit la jeune femme.

Quelles réserves utiles en eaux ?

Estimer les potentialités et les contraintes des sols vis à vis d’un usage particulier, zoner les secteurs présentant un risque érosif ou de transfert de matières polluantes, mieux valoriser l’aspect patrimonial des sols rares ou particuliers…. Les applications de ce programme sont multiples. Ils constituent un apport précieux pour la gestion de « l’épiderme fragile et non renouvelable » de la terre. Lionel Berthier d’Agrocampus Ouest s’est intéressé à leur réserve utile en eau. «Il s’agit de la quantité d’eau que le sol peut stocker sans risque de drainage. Cet élément permet de connaître la quantité disponible pour les plantes ». Ainsi superposée, la carte des argiles de surface s’est complétée de celle des matières organiques, de l’épaisseur des sols, pour aboutir à une spatialisation de la réserve utile du Morbihan. « La majorité de la réserve utile de ce département se situe entre 100 et 150 mm d’eau disponible, 50 % des sols sont en dessous de 160 mm. Au niveau régional, 170 mm » précise t-il. Bientôt, l’aléa érosif des sols bretons sera lui aussi spatialisé. La base de donnée a été utilisée pour modéliser les sécheresses en Bretagne « et apprécier la vulnérabilité de l’agriculture face à cet aléa » pointe Chloé Lamy du laboratoire Costel. Elle y consacre sa thèse. Sa projection climatique, « une augmentation de 3°C de la température d’ici 2100, est considérée comme modérée ». Au bout du compte, il s’agit d’apprécier une lame d’eau manquant à la végétation et une Bretagne « qui ressemble à la Charente-Maritime d’aujourd’hui avec un assèchement de la réserve hydrique et un risque de non remplissage après recharge automnale qui deviendrait structurel». Des données à garder à l’esprit pour les variétés à prendre en compte et les conduites culturales à adapter à l’avenir.

Si les chercheurs de l’Inra défendent des systèmes fortement herbager pour endiguer les marées vertes en baie de Lannion, ils pointent aussi le manque d’implication des citoyens et des filières amont-aval.
Le bilan du programme de recherche Acassya(1), initié en 2008, a été présenté à Pleumeur-Bodou en Côtes d’Armor sur deux jours de restitution, le premier en salle, le second sur une ferme pilote les 13 et 14 juin. Conduits par l’Inra, les travaux visaient à échafauder un système de production et de cultures compatible avec l’enjeu des algues vertes sur les bassins versants de la Lieue de Grève, près de Lannion.  Afin de réduire les pertes de nitrates, les chercheurs ciblent la solution « herbe » sur un territoire où « les systèmes bovins sont très dominants et favorables à l’herbe ».

Deux indicateurs sont proposés,  à savoir le nombre d’UGB par hectare d’herbe ainsi que la quantité d’azote par hectare de SAU en entrée, qui combine azote minéral avec azote aliments (0,75 ou 0,65) et azote organique (export – import). Si les seuils suivants sont annoncés: 1,40 UGB/ha de cultures pérennes et 100 kg d’azote/ha de SAU, leur application n’est pas à généraliser. « Attention, remarque le chercheur Laurent Ruiz, ces chiffres dépendent du type de climat et de sol. Cela n’est pas applicable partout car très liés aux conditions locales ».

Grâce à un panel de dix fermes pilotes, parmi lesquelles 9 producteurs de lait et un producteur de porc, les orientations proposées sont jaugées « grandeur nature ». « Avec les fermes pilotes, on va dans le bon sens. Certains y sont déjà », assure le chercheur.

L’implication de tous

Mais au delà des aspects importants que sont les critères techniques, l’autre bilan du programme Acassya n’est autre qu’un constat global sur la filière et les citoyens. « Si l’agriculture doit prendre un virage, mettre en relation des chercheurs et des agriculteurs ne suffit pas », estime Laurent Ruiz, « C’est toute la filière qu’il faut impliquer : l’amont et l’aval ainsi que les consommateurs ». Pour les chercheurs, les objectifs de qualité de l’eau, à 10 mg/litre de  nitrates, impliquent une transition agro-écologique des systèmes de production. A Pleumeur-Bodou, un constat, non pas scientifique, a été délivré. Car ni les filières (autre que les agriculteurs), ni les consommateurs ne sont interpelés dans cette affaire. « Il faut que la société statue sur les enjeux des marées vertes et donne les bons messages ». Autrement dit accompagne la démarche et compense la perte de valeur ajoutée. Le poids du changement de système ne peut être supporté par les seuls agriculteurs comme le rappelle une agricultrice d’une des fermes pilotes. « Les fermes pilotes ne sont pas subventionnées. Si nous perdons, cela retombe sur nous, non sur vous », témoigne Edwige Kerboriou de Plouzélambre, qui réclame la reconnaissance des avancées, la sécurisation de la démarche et la levée des contraintes réglementaires. « Nous avons la crainte qu’en faisant ce que l’on fait volontairement, cela ne devienne une contrainte réglementaire pour d’autres BV en Bretagne ».

(1) « Accompagner l’évolution agro-écologique des systèmes d’élevage dans les bassins versants côtiers ».

Une enquête de la Draaf valide l’amélioration des pratiques de fertilisation en Bretagne

Dans une étude parue en juin 2013, la Draaf Bretagne, enquête à l’appui, confirme  la réduction des excédents azotés en Bretagne avec une balance azotée globale en baisse à 26 kg d’azote par hectare en 2011 contre 38 kg en 2004.  L’explication principale est « le développement de la résorption des effluents d’origine organique ». Généralisation de l’alimentation biphase des porcs, traitement des lisiers dans les stations, export ou échange, 14% de la quantité d’azote est ainsi réduite. Même chose pour le phosphore, avec une baisse de la balance globale de 25 kg/ha en 2004 à 12 kg en 2011.

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